Résumé
Un garçon erre parmi les décombres…
Qui est-il ? Quel âge a-t-il ? D'où vient-il ? Il n’en sait rien. Il a oublié jusqu’à son nom. Les Alliés le baptisent « Josh » et l’envoient dans un orphelinat où Ida, directrice dévouée, et Wally, jeune soldat noir américain en butte au racisme de ses supérieurs, vont l’aider à lever le voile de son amnésie.
Dans une Europe libérée mais toujours à feu et à sang, Josh et les nombreux autres orphelins de la guerre devront panser leurs blessures tout en empruntant le douloureux chemin des migrants.
Si ces adolescents sont des survivants, ils sont avant tout vivants, animés d’un espoir farouche et d’une intense rage de vivre.
Mon avis
"Orphelins 88" nous plonge dans l'après-guerre, aux côtés d'un enfant d'une douzaine d'années qui n'a plus aucune idée de son identité. Il sait qui il n'est pas, mais ne sait pas qui il est.
Recueilli dans un orphelinat dont s'occupe des Américains, aux côtés d'autres orphelins, il va se lancer dans une quête éperdue pour découvrir tout d'abord son nom puis, si la chance le lui permet, des informations sur sa famille.
Beaucoup d'émotions brutes, dans ce roman, notamment dans les témoignages des orphelins de retour des camp qui, on le sent, sont remplis d'une réalité glaçante. Ces enfants et adolescents, qui vivent de traumatismes et d'espoir, sont extrêmement attachants, on leur souhaite de retrouver leur famille, d'en trouver une autre... d'être heureux. Et le cœur se serre constamment lorsqu'on réalise qu'un grand nombre s'est trouvé dans cette situation.
L'une des grandes forces du roman, à mes yeux, est la retranscription de la vie d'après-guerre : les camps de réfugiés, les prémices de la guerre froide, la racisme dans l'armée américaine, l'antisémitisme encore présent, les événements qui s'enchaînent en Allemagne, Pologne et dans le reste de l'Europe... L'auteure brosse un portrait extrêmement fidèle de la situation dans la première année de l'après-guerre.
L'écriture est fluide, elle suit les pensées et la manière de parler du jeune protagoniste, ce qui le rend encore plus attachant, mais également permet de sourire parfois au milieu de tous les coups durs qui se succèdent.
Les notes d'espoir succèdent les moments d'abattement et, si ce livre n'a à mes yeux pas la force émotionnel de "Max", on n'en sort malgré tout assez retourné, en proie à un mélange d'émotions contradictoires.