Lu en anglais
Résumé
Mon avis
Ce roman est une référence pour tous les fans du Fantôme de l'Opéra, que ce soit le livre ou la comédie musicale (ou souvent les deux à la fois, très très souvent même). En effet, la plupart des fans considèrent ce livre comme faisant partie intégrante de l'univers, comme si c'était une histoire officielle, la véritable biographie du personnage.
Ceci posé, je peux commencer ma chronique.
Cela fait quasiment six ans que j'ai lu pour la première fois Le fantôme de l'Opéra, de même que vu la comédie musicale. Et depuis, j'éprouve une véritable fascination pour le personnage d'Erik. Donc quand j'ai reçu "Phantom" (merci le père noël!), je l'ai de suite commencé. C'était le premier roman que je lisais en anglais sans jamais l'avoir lu en français, et pour cause, il n'existe pas en français. C'est pour cela que j'ai mis quasiment un mois pour le lire. Mais quel bonheur que cette lecture!!
Cette exploration détaillée de la vie d'Erik est fascinante, on suit, pages après pages, la construction de ce personnage complexe, marqué dès l'enfance par sa différence, son visage hideux et difforme, caché dès sa naissance sous un masque.
Le livre est composé de plusieurs partie, chacune retraçant une période de la vie d'Erik et raconté du point de vue d'un des personnages ayant marqué sa vie, ou de son propre point de vue. C'est extrêmement intéressant de voir comment les autres le perçoivent, ainsi que comment lui-même appréhende sa vie, la vie en général et surtout les autres. On a à faire tout à la fois à un véritable génie, dans plein de domaines, à un fou, à un meurtrier et à un être profondément blessé. Malgré les horreurs qu'il peut connaître, Susan Kay insuffle en lui une humanité très touchante, qui se dévoile dans ses actions, bonnes ou mauvaises, dans ses pensées, et dans la manière dont il agit et interagit avec les autres.
Je pourrais lister tout ce que j'ai aimé découvrir dans ce livre, mais en fait j'ai tout aimé, car Susan Kay a non seulement fait un travail de recherches remarquables (au niveau historique, architectural, musical etc), mais elle a également su donner une vie réaliste à tous ces personnages qui gravitaient déjà autour d'Erik dans le roman de Leroux et dans la comédie musicale. Je pense notamment au Persan, personnage mystérieux qui prend ici une véritable dimension humaine, qui est confronté au pire comme au meilleur chez Erik, qui est témoin privilégié de nombreux événements clés de sa vie. Toute la partie se déroulant en perse est d'ailleurs saisissante de réalisme, car Erik et Nadir évoluent au sein de la Cour d'un Shah ayant réellement existé. La réalité et la fiction se mélangent à merveille!
La mère d'Erik est également présentée de manière ambivalente, une femme que l'on veut tout à la fois plaindre et haïr, pour ce qu'elle subit à cause d'Erik et lui fait subir en même temps. Je peux aussi mentionner Giovanni et Luciana, sortis tous droit (je pense) de l'esprit de Susan Kay, et qui apporte des pavés essentiels au chemin de la vie d'Erik, à son mental également, lui créant tout autant de merveilleux souvenirs que de tragiques... Et le menant, d'une certaine manière et malgré lui, à la folie amoureuse qui scellera son destin. Ses sentiments envers Luciana, jamais exprimés, sont le prémisse de ce qu'il ressentira pour Christine Daaé, bien des années plus tard à l'Opera de Paris.
Car oui, toute l'histoire écrite par Gaston Leroux est présente également, racontée alternativement par Erik et Christine, puis par Raoul lors des dernières pages. Si quelques détails changent, Susan Kay a gardé l'essence même du roman et surtout sa chronologie. Et c'est un véritable délice de découvrir les sentiments, les pensées et les actions des deux personnages principaux de manière si vivante, là où Gaston Leroux était focalisé sur l'action et le suspens. Susan Kay offre un complément magnifique à cette histoire tragique, faisant des choix scénaristiques que tout le monde n'approuve sûrement pas mais qui m'ont pour ma part beaucoup plus!
La fin, la toute fin... Vraiment je ne m'y attendais pas! Mais en dire plus serait gâcher la surprise de potentiels futurs lecteurs. Juste une chose... La manière dont Raoul est traité à la fin est merveilleuse, et je remercie Susan Kay pour cela. C'est une des raisons qui me fait considérer ce roman comme faisant plus partie de l'univers canon que "Le fantôme de Manhattan" ou la comédie musicale "Love Never Dies", pour celles et ceux qui connaissent.
Un mot sur le style... Je dois avouer que je n'ai pas connu tous les mots ni compris toutes les phrases, car vraiment c'est une écriture très riche, et mon anglais a encore quelques limites. Mais c'est beau, c'est poétique, c'est recherché... C'est une écriture qui transporte, qui nous présente les lieux de manière si réaliste qu'on y croit vraiment, on y est en esprit. Les personnages également semblent plus vivants que jamais!
Je terminerai avec une petite remarque sur ces phrases contenant subtilement des morceaux des chansons de la comédie musicale. J'ai souri à chaque fois, et n'ai pas pu m'empêcher de chantonner en lisant! C'est vraiment un clin d’œil drôle et émouvant de la part de Susan Kay!