Résumé
Franz-Georg, le héros de "Magnus", est né avant guerre en Allemagne. De son enfance, "il ne lui reste aucun souvenir, sa mémoire est aussi vide qu'au jour de sa naissance". Il lui faut tout réapprendre, ou plutôt désapprendre ce passé qu'on lui a inventé et dont le seul témoin est un ours en peluche à l'oreille roussie : Magnus.
Dense, troublante, cette quête d'identité a la beauté du conte et porte le poids implacable de l'Histoire. Elle s'inscrit au coeur d'une oeuvre impressionnante de force et de cohérence.
Mon avis
L'histoire est belle, simple et touchante. On s'attache à ce petit garçon qui devient adolescent puis homme, rongé par son passé dont il ne connaît que des bribes enfouies sous des mensonges. Magnus se construit à travers ses souvenirs recomposés, un ours en peluche et les rencontres qui lui ouvrent la voie d'un futur qui lui semble toujours plus radieux.
Le style de l'auteure est, à mes yeux, sublimes. Fluide et poétique, il nous emporte à travers du les voyages des personnages, qu'ils soient physiques ou psychiques. Sylvie Germain a pour moi une plume unique qui trouve son apogée dans ce roman.
Magnus, c'est un livre qui entre dans le lecteur par les yeux et va se nicher au fond de son cœur, l'enveloppant de tous les mots qui le composent, qui forment la vie, la mort et la beauté.
Je mettrais un seul bémol concernant la dernière partie qui me semble trop différente du reste. Mais je reste malgré tout persuadée que c'est une volonté de l'auteure, qui a voulu offrir un peu de repos à son personnage après tout ce qu'elle lui a fait endurer.