Service presse des éditions Michel Lafon
Résumé
Après que son professeur s'est volatilisé dans la baie de Santorin, là où selon Platon se serait engloutie l'île de l'Atlantide, Étienne, un jeune homme que tourmentent des problèmes existentiels, part à sa recherche avec deux autres étudiants : Cali, un dilettante curieux aux tendances conspirationnistes, et Phalène, une mystérieuse jeune fille qui s'essaye au journalisme culturel.
De la Crète à l'Italie en passant par la France jusqu'à une grotte au-dessus d'Athènes, ils vont être confrontés à la réalité des mythes et aux mystères de ces civilisations évoluées, brutalement rayées de l'Histoire par des séismes diluviens. Et quand ils découvriront les raisons de la fuite de leur professeur, peut-être lèveront-ils le voile sur l'énigme de l'Atlantide...
Mon avis
Lorsque j’ai lu la quatrième de couverture de ce roman, j’ai de suite pensé qu’il allait me plaire. Une disparition liée à un secret faisant intervenir à la fois la philosophie et l’histoire… Je ne pouvais qu’aimer ! Le potentiel était là. Le potentiel est d’ailleurs présent tout au long du roman. Mais il reste malheureusement à l’état de potentiel… Il ne se réalise pas vraiment, pour parler comme le philosophe qu’est l’auteur. Car le problème est bien là. Gilles Vervisch est philosophe, pas romancier. Et si tous les passages parlant de philosophie ainsi que des civilisations antiques sont passionnants, si le scenario a de quoi fasciner, ça s’arrête là.
La narration et le style d’écriture ont complètement gâché ma lecture et je le regrette énormément. Le style est très oral, il va très vite, les événements sont constamment bâclés, les choses importantes sont rapidement décrites en un paragraphe. Le temps qui passe n’est pas clair car l’auteur ne va jamais en profondeur dans les actions qu’il décrit. Les personnages sont vides, quasiment aucun trait de personnalité ne ressort d’eux. Ils semblent n’être là que pour servir l’histoire, et encore même ça, ils ne le font pas toujours bien.
L’exemple le plus marquant : le personnage principal est embrigadé dans une secte pendant ce qu’il dit être quatre mois. De la manière dont c’est décrit, à mes yeux, il ne s’était passé que trois ou quatre semaines, et il n’y avait pas eu cet embrigadement aussi fort. Juste un peu de soumission liée à une fascination malsaine. Et ce genre de chose arrive durant tout le roman. Aucune action n’est vraiment bien décrite, le lecteur n’a pas le temps de se poser pour comprendre quelque chose que déjà cette chose est terminée, souvent de manière encore plus rapide et illogique.
C’est vraiment très difficile d’exprimer toute la frustration que j’ai ressentie en lisant ce roman. Car j’étais malgré tout un peu happée par l’histoire, même si j’ai failli décrocher pour de bon une dizaine de fois. J’avais envie de connaître la révélation de tout cela, même si la manière dont l’ensemble était mené me donnait envie de refermer le livre sans jamais le rouvrir. Au final, heureusement que les dernières révélations m’ont fascinée, et que j’ai beaucoup aimé les explications, certes complexes, mais très intéressantes, concernant le mystère de l’Atlantide. Cela m’a permis de ne pas retenir que du négatif sur ce roman.
L’auteur a imaginé un scenario excellent, qui aurait pu le placer au niveau d’un Dan Brown. Mais l’auteur a oublié qu’il n’était pas romancier. Ce livre aurait été merveilleux s’il avait été écrit à quatre mains, si Gilles Vervisch avait travaillé avec un romancier qui aurait su mette en forme ses idées.
Malgré cette déception, je suis intéressée par les autres travaux de l’auteur en tant que philosophe, car il sait vraiment intéresser les gens à sa discipline je pense. Les éléments philosophiques du roman sont en effet très bien expliqués, et ont sauvé ma lecture. C’est grâce à eux que j’ai pu aller au bout du roman… Même si ça a été assez laborieux !