Lecture en VO (anglais)
Résumé
Quand, à l'appel du roi Agamemnon, les deux jeunes princes se joignent au siège de Troie, la sagesse de l'un et la colère de l'autre pourraient bien faire dévier le cours de la guerre... Au risque de faire mentir l'Olympe et ses oracles.
Mon avis
Et je vous conseille vivement de le lire, surtout si vous aimez un minimum la mythologie et tout ce qui se rapporte à la guerre de Troie !
Je commencerai donc par parler rapidement du style d'écriture, qu'il m'est plus difficile de juger en anglais. Je l'ai trouvé assez simple, même si lire en anglais me prend plus de temps qu'en français. Je le décrirai comme riche en terme de vocabulaire, mais simple en terme de syntaxe. Donc en soi, assez facile à lire pour quiconque a un bon niveau d'anglais.
Mes souvenirs de lecture de l'Illiade remontent à très loin, le film "Troie" et la série "Troie : la chute d'une cité" sont beaucoup plus présents dans ma mémoire, c'est donc avec eux en toile de fond de ma mémoire que j'ai entamé cette lecture du Chant d'Achille.
L'histoire est racontée par Patrocle, le compagnon d'Achille, de l'enfance à la mort. Compagnon dans tous les sens du terme ici, celui qu'Achille, en tant que Prince, choisit d'avoir toujours à ses côtés, et plus tard, compagnon amoureux.
C'est d'ailleurs cette histoire d'amour que nous raconte avant tout Madeline Miller, à travers la vie tantôt douce, tantôt tumultueuse de ces deux personnages. Ces deux-là s'aiment d'un amour impossible à décrire, et qui transparaît pourtant à merveille à travers les mots de l'auteure, à travers le regard et la voix qu'elle donne à Patrocle.
Ce dernier suit Achille dans chaque étape de sa vie, de son état de Prince à élève du centaure Chiron jusqu'aux rives de Troie, au coeur de cette guerre au dénouement que l'on sait tragique avant même d'ouvrir le livre.
Madeline Miller raconte d'autres événements de la vie d'Achille que je ne connaissais pas, et qui sont extrêmement intéressants. Ou plutôt, je ne m'en souvenais pas, car ils sont probablement relatés dans l'Illiade, qui est la source principale de l'auteure.
C'est également pour cela que certains éléments de légende, comme la vulnérabilité d'Achille au talon seul n'est pas mentionnée, car elle est postérieure à l'époque d'Homère.
Les personnages du roman sont tous vus à travers le filtre de Patrocle, qui est lui-même profondément attachant, dans ses espoirs, ses désillusions, ses sentiments et ses quelques colères. Au travers de ses yeux, on idéalise Achille, on déteste Ulysse, on hait Thétis, la déesse mère d'Achille... Et pourtant, malgré cette narration interne, l'auteure réussit à provoquer un détachement de ce regard. Et il peut nous arriver de détester Achille, malgré les sentiments profonds qui ressortent de chaque phrase à son égard.
Également, nous ne pouvons que ressentir beaucoup d'empathie pour cet Ulysse qui, malgré tous ses défauts, ne sait pas encore ce qui l'attend sur le chemin du retour.
Mais nous on sait...
Tout comme on sait quelle tragique destinée attend nos deux héros. Et cela nous empêche pas d'en avoir le coeur brisé lorsque cela arrive. Cependant, au-delà de ces événements, dans les ultimes chapitres du roman, Madeline Miller nous offre une très jolie réflexion sur la gloire, celle à venir, celle qui existe déjà, celle qui est éphémère et celle qui est appelée à durer.
Elle résume cela à merveille dans la bouche d'Ulysse qui dit que peut-être, lui-même et Patrocle connaîtront une renommée importante à travers les siècles, tandis que Pyrhus, son interlocuteur, sombrera dans l'oubli.
Vous vous demandez qui est ce fameux Pyrrhus, bel et bien tombé dans l'oubli ? Eh bien, lisez Le chant d'Achille pour le découvrir !